Né à Nîmes mais parisien d'adoption, Alphonse DAUDET (1840-1897), célèbre écrivain français, reste fidèle à ses racines méridionales qui illuminent son oeuvre.

Ce profond attachement le conduit à multiplier les séjours en Provence, notamment à Maillane chez son ami Frédéric MISTRAL et à Fontvieille auprès de ses cousins AMBROY, installés au château de Montauban.

Alphonse DAUDET s'éprend d'un des moulins de Fontvieille dont il avoue "...je suis si bien dans mon moulin...Moi, je me réserve la pièce du bas, une petite pièce blanchie à la chaux, basse et voûtée comme un réfectoire de couvent. C'est de là que je vous écris, ma porte grande ouverte, au bon soleil."

"Le moulin remuait dans ma pauvre tête inquiète et voyageuse... J'eux même un moment envie de l'acheter ;et l'on pourrait trouver chez le notaire de Fontvieille un acte de vente resté à l'état de projet... Mon moulin ne m'appartint jamais.Ce qui ne m'empêchait pas d'y passer de longues journées de rêves, de souvenirs...".

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Quant à "son" moulin, d'abord connu sous le nom de moulin Saint-Pierre ou moulin Ribet, il fut construit en 1814 sur le plateau dominant tout le paysage. Il est le dernier à immobiliser définitivement ses ailes en 1915 à cause de la Grande Guerre. En effet, la réquisition de tous les bois, imposée par ce conflit, empêche le remplacement des pièces d'usure de sa machinerie. 

Sa toiture était en partie détruite mais son équipement intact lorsqu'en 1923, Hyacinthe BELLON, décide de l'arracher à son triste sort. Certes, il était alors le mieux conservé des quatre moulins à vent de Fontvieille mais surtout il était le seul à posséder à ses pieds, dans le creux du vallon rocheux, une belle salle voûtée. Nul doute que cette salle est bien celle décrite par Alphonse DAUDET dans "Le Secret de Maître Cornille". Ce conte des Lettres de mon Moulin raconte, à propos du "... moulin de Maître Cornille, celui-là même où nous sommes en train de faire la veillée en ce moment, [que] la pièce du bas avait le même air de misère et d'abandon: un mauvais lit, quelques guenilles, un morceau de pain sur une marche d'escalier, puis dans un coin trois ou quatre sacs crevés d'où coulaient des gravatss et de la terre blanche . C'était là le secret de Maître Cornille !..."

 

 Depuis, ce vieux moulin, classé monument historique, jouit de la vie éternelle que la littérature lui a accordée grâce au talent d'Alphonse DAUDET.

 

"Mon moulin ne m'appartint jamais : ce qui ne m'empêchait pas d'y passer de longues journées de rêves, de souvenirs, jusqu'à l'heure où le soleil hivernal descendait entre les petites collines rases dont il remplissait les creux comme d'un métal en fusion, d'une coulée d'or toute fumante.".